Loi Alur et copropriété : tout ce qu'il faut savoir

08/07/2025Vivre en copropriété

Également connue sous l’appellation loi Duflot II, la loi ALUR s’adresse aussi bien aux propriétaires proposant leur bien immobilier à la location qu’aux copropriétés. Vous vous interrogez sûrement sur les impacts de cette loi sur les copropriétés et les obligations auxquelles les copropriétaires sont soumis ? Voici les réponses à vos questions par le groupe Lamy.

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Loi ALUR : définition et objectifs

ALUR est l’acronyme d’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové. La loi ALUR a été conçue entre autres pour :

  • Faciliter l’accès au logement
  • Protéger les foyers les plus vulnérables
  • Lutter contre les pratiques abusives dans le domaine de l’immobilier
  • Réguler les marchés immobiliers
  • Développer l’innovation
  • Développer la transparence

Au niveau des copropriétés, cette loi adoptée en mars 2014 a pour objectif d’améliorer la relation entre Syndic et copropriétaires, mais également de prévenir les dégradations et de protéger les copropriétés contre les logements dits « indignes ».

Bon à savoir

La Loi ALUR a été votée au niveau de l’Assemblée nationale, au début de l’année 2014. Elle a ensuite été adoptée par le Sénat le 31 janvier 2014 et validée par une décision du Conseil Constitutionnel, le 20 mars de la même année.

Le 26 mars 2014, elle a été publiée au JO avec l’appellation loi n°2014-366 du 24 mars 2014.

La loi ALUR facilite la mise en œuvre des travaux dans les copropriétés

La mise en vigueur de la loi ALUR a entraîné des impacts notables au niveau de la gestion des copropriétés. Dans l’optique de conserver les immeubles en excellent état, elle facilite le vote d’un certain nombre de travaux en abaissant la majorité.

La loi ALUR copropriété impose la majorité simple pour les travaux relatifs à :

  • La conservation des immeubles
  • La préservation de la santé et l’optimisation de la sécurité des occupants des immeubles
  • La restauration des immeubles
  • L’accessibilité

À noter que la majorité simple s’applique à tous les travaux d’intérêt collectif effectués au niveau des parties communes ou privatives.

Bon à savoir

La majorité absolue est requise pour les décisions portant sur des travaux tels que :

  • Les travaux de surélévation
  • Les travaux de création de nouveaux locaux privatifs
  • Les travaux de transformation

Loi ALUR : les obligations des copropriétés

Outre les changements au niveau de la majorité dans les décisions portant sur certains travaux, la loi ALUR comprend quelques obligations auxquelles les Syndics et les copropriétaires doivent se soumettre.

Ces obligations ont pour objectif de privilégier la transparence et de favoriser davantage la réalisation des travaux indispensables à la conservation des immeubles.

L’obligation de mettre en place un budget prévisionnel

Depuis le 24 mars 2014, chaque syndic de copropriété doit mettre en place un budget prévisionnel. Ce dernier est établi suite à une concertation du Syndic avec le Conseil Syndical.

L’obligation de mettre en place un fond de travaux

Depuis le 1er janvier 2017, la plupart des copropriétés d’immeubles de plus de 5 ans doivent se doter d’un fond de travaux. Celui-ci est alimenté par les copropriétaires via une cotisation annuelle obligatoire.

Le montant minimum de la cotisation est d’environ 5 % du montant du budget prévisionnel établi par le Syndic de copropriété. Selo l’ARC (Assemblée des responsables de copropriétés), elle s’élève à 100 €/an approximativement.

Pour information, le fond de travaux est soumis à un plafond. Ce dernier est fixé par décret et une fois atteint, les copropriétaires peuvent arrêter les cotisations.

Bon à savoir

Ce fonds sert à financer les travaux votés par l’Assemblée Générale hors budget prévisionnel (ou les travaux imposés par la législation). Les sommes versées appartiennent au syndicat de copropriétaires et ne sont pas remboursées en cas de vente d'un lot.

Certaines copropriétés peuvent toutefois se dégager de la constitution de ce fonds :

  • Les biens immobiliers de moins de 5 ans
  • Les biens immobiliers dont les résultats du diagnostic technique global n’indiquent pas de travaux à réaliser pendant une durée de 10 ans
  • Les biens immobiliers comprenant moins de 10 lots

L’obligation de soumettre l’externalisation des archives à un vote

Si un Syndic souhaite externaliser la conservation des archives d’une copropriété, il doit soumettre son projet au vote de l’assemblée générale de copropriétaires.

Le vote est effectué à la majorité absolue et les dépenses engagées dans l’externalisation doivent être supportées par le syndicat.

L’obligation de produire une fiche synthétique

Chaque Syndic doit établir chaque année une fiche technique. Cette dernière doit comprendre toutes les données financières et techniques de l’immeuble en copropriété et être mise à la disposition des copropriétaires.

Bon à savoir

Depuis le 31 décembre 2018, la loi ALUR exige la présence d’une fiche technique dans toute promesse de vente, dans les copropriétés comprenant un nombre de lots inférieur ou égal à 50.

L’obligation de mettre le carnet d’entretien à la disposition des copropriétaires

Hormis la fiche synthétique, la loi ALUR oblige les Syndics de copropriétés à mettre le carnet d’entretien des immeubles à la disposition des copropriétaires.

Bon à savoir

Le contenu du carnet d’entretien est fixé par décret et doit être scrupuleusement respecté par les syndics.

L’obligation de mettre en place un extranet

Pour faciliter l’accession des copropriétaires aux différents documents dématérialisés relatifs à la gestion de leur copropriété, la loi ALUR oblige les syndics à mettre en place un extranet.

Bon à savoir

L’assemblée générale des copropriétaires peut s’opposer à cette mesure de la loi ALUR et empêcher l’installation d’un extranet par vote à la majorité absolue.

L’obligation de déclarer la copropriété à un registre national d’immatriculation

Le Syndic a l’obligation d’enregistrer la copropriété auprès d’un registre national d’immatriculation. La déclaration doit comprendre l’ensemble des données relatives au Syndicat de copropriété et à l’immeuble.

L’obligation de la mise en concurrence des projets de contrats de syndic

Avant de désigner un Syndic de copropriété, l’assemblée générale des copropriétaires doit mettre en concurrence plusieurs projets de contrats.

Cette mesure a été prise afin d’offrir aux copropriétaires la possibilité de procéder à des comparaisons entre les facturations de l’actuel syndic et celles d’autres personnes physiques ou morales.

L’obligation de statuer sur la réalisation d’un diagnostic technique global

Depuis le 1er janvier 2017, la loi ALUR oblige les copropriétaires à statuer sur la réalisation d’un diagnostic technique global. Pour décider ou non d’effectuer un DTG, l’Assemblée Générale doit procéder à un vote à la majorité simple.

Le diagnostic technique global a pour objectifs de :

  • Évaluer l’état des parties communes et des équipements
  • Évaluer la situation (légale et réglementaire) du syndicat
  • Réaliser un DPE ou diagnostic de performance énergétique
  • Mettre en lumière les possibilités d’amélioration concernant la gestion technique et patrimoniale de la copropriété
  • Lister les différents travaux à réaliser pour conserver la copropriété en excellent état sur les 10 années à venir.

Bon à savoir

Pour certains immeubles, la réalisation d’un diagnostic technique global est obligatoire :

  • Immeuble dont la date de construction remonte à plus de 10 ans et récemment mis en copropriété
  • Immeuble faisant l’objet d’une procédure pour insalubrité

Pour ces types de bien, un DTG doit être systématiquement effectué, que l’assemblée générale des copropriétaires l’ait approuvé ou non."

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